à voir: à la hauteur de la Dufourstrasse, à droite en montant, se trouve le Huberpärkli. Outre le buste du compositeur Paul Huber, il y a un petit monument à Ferdinand Huber, compositeur lui aussi mais apparemment sans lien de parenté. Au printemps, les magnolias y sont en fleur. Et en tout temps, la vue sur la vieille ville se dessine entre les maisons.
à faire: une fois atteint le sommet des escaliers, prendre sur la droite et se détendre sur la grande prairie ou sous l’arbre majestueux de la Kinderfestwiese.
Pour cette variation de la fameuse tarte aux pommes des sœurs Tatin, j’ai cherché la présence de soeurs, en rapport avec les éléments chimiques Ta (tantale), Ti (titane) ou N (azote). Il a fallu tirer les fils bien loin, mais permettez-moi de vous présenter la femme du frère de la femme du découvreur du titane, qui avait une sœur (et un oncle fameux portraitiste). Voici donc les deux soeurs Palmer Mary O’Brien et Théophila Gwatkin aux délicates joues rose betterave, d’après des portraits peints par leur oncle.
Pour un moule à tatin de 28 cm de diamètre (deux grosses portions): 240 g de farine, 20 g d’huile d’olive, 120 g d’eau, 2 cs de zaatar (facultatif), 1/4 cc de sel; 2 betteraves (crues ou cuites), 1 oignon, 2 gousses d’ail, 4 cs d’huile d’olive, 2 cs de vinaigre balsamique, 2 cs de miel, crème de raifort, aneth
Préparer la pâte en mélangeant la farine, les 20 g d’huile, l’eau, le zaatar et le sel. Former une boule et réserver au frais. Préchauffer le four à 180° chaleur tournante.
Émincer l’oignon et l’ail, verser 1 cs d’huile dans le moule à tatin, y faire revenir l’oignon et l’ail puis réserver dans un bol.
Ajouter dans le moule les 3 cs d’huile restantes, le vinaigre et le miel, faire caraméliser à feu doux, recouvrir le fond avec une betterave environ coupée en tranches de l’épaisseur d’un gros doigt. Râper le reste des betteraves, colmater les trous, puis repartir l’oignon et l’ail par dessus.
Étaler la pâte de sorte à pouvoir couvrir le moule, bien presser les bords sur les côtés à l’intérieur, puis enfourner pour 30 minutes environ.
Sortir du four, attendre 2 minutes puis poser sur le moule un plat plus large que celui-ci et retourner. Servir avec la crème de raifort et saupoudrer d’aneth.
Rendons hommage aux soeurs de Joshua Reynolds sans le soutien desquelles il n’aurait pas eu la carrière qu’on lui connaît.
Le printemps est là et l’appel du sud aussi: je cherche dans mes archives photos un paysage à dessiner, en attendant de pouvoir prendre la route des vacances.
À la recherche de trois hiboux (Restorante Tre Gufi) au sommet d’un nid d’aigle (Pisciotta), sur la fameuse route qui mène les cyclistes de Rome à Brindisi. Les hiboux sont fermés hors-saison, mais le bar Germania est là, avec ses granite maison.
Version provisoire en noir et blanc, pour celles ou ceux qui voudraient faire du coloriage… J’hésite encore à cacher dans l’image trois hiboux, à la façon des devinettes d’Épinal: la nuit porte conseil, attendons demain (ou vais-je cacher un poisson ?).
Étape n°5: Shinshinotsu – Embouchure de l’Ishikari, 50 km
Dernière étape de notre descente de l’Ishikari, qui se jette dans la mer au nord de Sapporo.
On file plein sud jusqu’à la ville d’Ebetsu. Retour à la vie citadine et retour aux bonnes habitudes, il nous faut une librairie, un parc et un petit restaurant pour ce début de journée: Ebetsu Tsutaya Books, Moerenuma Park, 鳥ぶじ (un restaurant de yakitori).
Derniers mètres de l’Ishikari, et pour l’accompagner jusqu’au bout, nous allons jusqu’à la pointe nord du parc Hamanasu no oka. Hamanasu, littéralement aubergine de rivage: voilà qui donne faim ! Les allemands l’appellent d’ailleurs la rose patate (Kartoffel-Rose). En français, on trouve l’expression tomate de plage, outre ses noms moins gourmands de rosier rugueux ou rosier du Japon. Oka signifie quelque chose comme la colline: n’ayez crainte, amis cyclistes, c’est une colline bien plate, mais elle est paraît-il venteuse et comme tout bon tour à vélo s’achevant en bord de mer, les derniers kilomètres se feront avec un vent de face !
La série des poissons illustrants des poèmes et sur pause: il faudra attendre juillet pour de nouveaux dessins. En attendant les traductions s’empilent, et j’entame une nouvelle série d’illustrations rapides, inspirées par des photos prises dans la ville (et qui me font penser de près ou de loin à Akhmatova).
Entre P&P 17 et Akhmatova 19, il manque le numéro 18: il s’agit du poème Le saule (Ива), qui me ferait presque pleurer, tant il me donne du fil à retordre.
Маяковский в 1913 году
Я тебя в твоей не знала славе, Помню только бурный твой рассвет, Но, быть может, я сегодня вправе Вспомнить день тех отдаленных лет. Как в стихах твоих крепчали звуки, Новые роились голоса… Не ленились молодые руки, Грозные ты возводил леса. Все, чего касался ты, казалось Не таким, как было до тех пор, То, что разрушал ты, – разрушалось, В каждом слове бился приговор. Одинок и часто недоволен, С нетерпеньем (?) торопил судьбу, Знал, что скоро выйдешь весел, волен На свою великую борьбу. И уже отзывный гул прилива Слышался, когда ты нам читал, Дождь косил свои глаза гневливо, С городом ты в буйный спор вступал. И еще не слышанное имя Молнией влетело в душный зал, Чтобы ныне, всей страной хранимо, Зазвучать, как боевой сигнал.
Maïakovsky en 1913
Je ne te connaissais pas au temps de ta gloire, Mais je me souviens de tes fougueux débuts, Et peut-être suis-je quand même en droit ce soir D’évoquer un jour de ce temps révolu. Comme dans tes vers, les sons montaient crescendo, Ce brouhaha fourmillait de voix nouvelles… Toi, tu bâtissais de monstrueux échafauds Et tes jeunes mains s’affairaient de plus belle. Tout ce qui autrefois avait pu te toucher Ne t’émouvais plus de la même façon, Ce que tu avais assailli gisait brisé, Chaque mot portait une condamnation. Être solitaire et rarement satisfait, Tu pressais le destin avec impatience En sachant que bientôt, joyeux, tu t’en irais Libre d’aller mener ton combat immense. Et déjà c’était la marée qu’on entendait, Le bruit du ressac, quand tu lisais pour nous, La lune en colère avec ses yeux qui louchaient, La ville sur qui s’abattait ton courroux. Ton nom que personne encore ne connaissait Vola soudain dans l’air lourd, tel un éclair, Et aujourd’hui chéri par le peuple au complet On l’entend résonner comme un cri de guerre.
Anna Akhmatova 3-10 mars 1940
Pieds: 12/11 (original: 10/9) Vers croisés
J’ai choisi, une fois n’est pas coutume, d’ajouter deux pieds à l’original: mal m’en a pris, le résultat est passablement indigeste. Le pauvre Maïakovski méritait mieux que ça!
Maïakovski: son nom reste pour moi celui de ma rue, de ma station de métro. Voilà pourquoi il se retrouve illustré par des pavés disjoints.
Maïakovski, avant d’être le nom d’une rue, était l’auteur d’un livre en russe que grand-papa avait sorti d’une armoire: Любовь – это сердце всего. L’amour – c’est le cœur de tout, ou Amour – au coeur de tout: libre à moi d’inventer le titre en français, vu qu’il n’est pas encore traduit. Il s’agit de la correspondance amoureuse du poète avec Lili Brik. Je ne pouvais pas encore le lire à l’époque, mais il attend patiemment son heure dans ma bibliothèque: cette année sera-t-elle la bonne ?
Pour une journée multi-transports sur les sentiers battus, prendre le train pour Salerne, le ferry pour Amalfi puis le bus pour Ravello. Retour dans le même sens.
Goûter à l’art divinatoire dans un haut lieu du passé, une expérience rendue possible pour un euro seulement à Paestum, grâce à une Boccadella Verità opportunément placée devant les boutiques de souvenirs.