Spezial Anatomy

La Spezia, des pieds à la tête.

Commençons près du port, pour prendre le pouls de la ville à ses chevilles: un café au De Terminal (juste un café…) avec vue sur bâteaux, mouettes et vieux loups de mer.

Laissons certains organes cachés sous les palmes et les feuilles des jardins publics et remontons la Via del Prione, colonne vertébrale du centre. L’estomac est à deux pas, sur la Piazza Cavour où se trouve le marché couvert.

Le (coup de) coeur, ce sont les différents escaliers montant en direction du château, et tout particulièrement le scalinata cernaia.

En haut des marches, la tête de La Spezia: nez humant le parfum des mimosas, yeux admirant la vue depuis la terrasse du Castello San Giorgio, les lèvres sur une tasse de cioccolata calda au Orto Bar Il Poggio.


Quand on n’a pas de cervelle, on a des jambes (et faim): après deux aller-retours au pas de course entre la maison et le Jardin des Clarisses, se remettre de ses émotions à la Pasticceria Fiorini.

En parlant d’escaliers, savez-vous ce que signifie avoir l’esprit d’escalier ?


Il Poggio Orto-Bar, Scalinata S. Giorgio, 5, 19121 La Spezia SP, Italie

Pasticceria Fiorini, Piazza Giuseppe Verdi, 25, 19124 La Spezia SP, Italie

Ecole de la rue

suite des cours, même école, même professeure, même médium, cette fois-ci sur le portrait en couleur:

« Choix du cadrage »

« Geste/trame: suit la forme du visage »

« Parties restantes à l’état d’esquisse: pas tout avec la même intensité »


Chic personne, cette Agnès, d’illustrer la couverture d’un bon livre !

En parlant de bons livres et pour l’inspiration, une autre crack du crayon: Julie Delporte

Ecole buissonnière

A l’école du Paon, les bons conseils d’Agnès Decourchelle pour un paysage monochrome aux crayons de couleur:

« Plisser les yeux pour mieux voir les contrastes »

« Le sens du crayon accompagne la forme de ce que vous observez, arbres, herbes… »

« Sauter d’un bout à l’autre de la page pour éviter l’effet scanner »

« Premier plan: fort et détaillé »


Chouzy-sur-Cisse, d’après une photo de Thibaut Cuisset (déjà vu ici)

2022

Profitons de cette année à brelan… la prochaine est dans 89 ans !


Premier brelan de vendredis:

vendredi 31.12: promenade sur les collines, feu en lisière de forêt et visite d’un chat noir, arrivé ni par la gauche ni par la droite, mais sorti d’entre mes jambes (non-évenement)

vendredi 7.01: excursion de notre héros aux urgences

vendredi 14.01: retour du héros, fin officielle de ma quarantaine mais toujours positive


Trois singes, sages peut-être, mais surtout optimistes et solidaires, et une créature mi-tigre mi-tanuki

Bien assis ? C’est parti pour 2022 (accrochez-vous, ça risque de secouer) !

Bonet brun

Pour reprendre des forces après une marche dans les collines surplombants le lac Majeur, rien de mieux qu’un dessert piémontais, le bonet: un flan qui se serait acoquiné avec du chocolat et quelques amaretti. À préparer la veille !


Pour un petit moule à cake: 500 g de lait, 4 oeufs, 50 g de sucre de bouleau, 35 g de chocolat noir, 10 petits amaretti, 2 cs bombées de cacao non-sucré, 2 cs d’amaretto (ou de rhum), 1 cs de café fort, un peu de sirop d’érable

Faire fondre à feu doux le chocolat dans le lait, ajouter le cacao, l’amaretto, le café ainsi que les amaretti émiettés. Préchauffer le four à 170° (chaleur tournante). Napper le fond du moule avec le sirop d’érable. Préparer un large plat pour le bain-marie: placer le moule au milieu et remplir aux 2/3 le plat (pas le moule !) d’eau chaude. Battre les oeufs et le sucre, ajouter le mélange au lait tiédi, bien mélanger. Verser dans le moule et enfourner pour 30 minutes.
Le flan doit être pris sur les côtés et encore flottant au milieu. Mettre au frais jusqu’au lendemain.
Démouler le flan puis servir en tranches pas trop fines (pour qu’elles se tiennent bien… ou quand la physique des matériaux se met au service de la gourmandise).


Recette adaptée d’après celle du blog Un déjeuner de soleil.

Dessinées à la va-vite depuis le bateau entre Cannobio et Cannero, ce dessin est aussi un clin d’oeil au livre qui me fait ces temps rêver d’Italie, La légende des montagnes qui naviguent de Paolo Rumiz.

Amaretti

Des petits biscuits au bon goût d’Italie qui ne font pas de miettes… à déguster sans crainte sur le canapé d’un bel appartement.


Pour environ 55 petits biscuits: 250 g d’amandes moulues, 130 g de sucre de bouleau, 2 blancs d’oeufs, 1 cc d’arôme d’amandes amères

Préchauffer le four à 160° (chaleur tournante). Mélanger les amandes, l’arôme et le premier blanc d’oeuf. Ajouter le sucre et le deuxième blanc, bien mélanger jusqu’à obtention d’une pâte un peu collante. Former des boules de la taille d’une grosse noisette (ou d’une petite noix), les répartir sur deux plaques chemisées et les cuire 20 minutes environ. Laisser refroidir avant de les décoller puis les conserver dans une boîte en fer-blanc.


Recette adaptée de celle trouvée sur Un déjeuner de soleil.

Ces amaretti sont à la base (au sens propre) d’un dessert à venir…


Petite pensée pour les cousins néerlandais des amaretti, les kruidnoten: recette à tenter prochainement, pour fêter la reprise des trains de nuit Zürich-Amsterdam.

Tout prétexte est bon pour revoir Harry Potter: chercher dans cet extrait les amaretti.

Akhmatova, Requiem-2


(début et références ici)

En guise d’introduction

Durant les terribles années de la Iejovchtchina, je passais dix-sept mois à faire la queue devant les prisons de Leningrad. Un jour, quelqu’un me reconnut. Alors, debout derrière moi, une femme aux lèvres bleuies sortit de la torpeur qui nous saisissait tous. Elle me demanda à l’oreille (là-bas tout le monde chuchotait):

-Et ça, vous pouvez l’écrire ?

Je répondis:

-Je peux.

Quelque chose de l’ordre d’un sourire glissa alors sur ce qui, un jour, avait été son visage.

1 avril 1957.
Leningrad


Вместо предисловия

B страшные годы ежовщины я провела семнадцать месяцев в тюремных очередях в Ленинграде. Как-то раз кто-то « опознал » меня. Тогда стоящая за мной женщина с голубыми губами, которая, конечно, никогда не слыхала моего имени, отчнулась от свойственного нам всем оцепенения и спросила меня на ухо (там все говорили шепотом):

-А это вы можете описать ?

И я сказала:

-Могу.

Тогда что-то вроде улыбки скользнуло по тому, что некогда было ее лицом.

1 апреля 1957 года.
Ленинград.


sur la place de l’adjectif

Akhmatova, Requiem-1



Non, je n’étais ni sous un ciel étranger,

Ni abritée par des ailes étrangères,

Je me trouvais en ces heures avec mon peuple,

Là où, hélas, mon peuple se trouvait.


Traduction (provisoire) de ces vers d’Anna Akhmatova, tirés de Requiem:

Нет, и не под чуждым небосводом,

И не под защитой чуждых крыл, –

Я была тогда с моим народом,

Там, где мой народ, к несчастью, был.


But: respecter le rythme (10-9-10-9, qui passe à 11-10-11-10), et les répétitions de чуждым, была et народом.


Illustration d’après une photo de Leningrad dans les années 1920-1930, trouvée ici.

pêches/sehcêp

Nouveau samedi sans soleil, je recours aux mêmes artifices que la dernière fois: comme promis, c’est le tour des pêches !

Les pêches semblent avoir la cote en cette fin du XIXème siècle: après avoir rendu cette jeune fille célèbre, elles immortalisèrent le nom d’une fameuse cantatrice.


Le papa de la jeune fille et le peintre sont également des personnages intéressants.

Pour aller plus loin sur le thème de « envers-endroit », un enchainement de yoga sympa découvert ce matin: la salutation à la lune.