Après avoir passé un camping puis un golf, 1 km environ après celui-ci, première petite halte de la journée: les commentaires sur la carte parlent de « chou puant« , mais il s’agit ici en fait de son cousin japonais, le lysichite blanc. Qui lui ne sent pas mauvais…
Son nom japonais, mizu bashō, signifie « bananier d’eau » et on ne parle pas de n’importe quelle bananier: le musa bashō (ou bananier du Japon) qui inspira le poète Bashō pour son pseudō. L’occasion de pondre un haiku:
La rivière coule Un cal dans ma main Ramant sous la lune
La rivière débouche dans la plaine, on passe les villages de Kamikawa et Aibetsu et juste avant d’arriver dans les faubourgs d’Asahikawa, une dernière halte botanique: sur les pentes de l’Otokoyama National Park pousse l’Erythronium japonicum, cousin de notre dent de chien. En japonais, katakuri: et les gourmands le connaissent bien puisque son bulbe est utilisé sous forme de poudre pour fabriquer entre autres les ichigo daifuku !
Au cas où le cal dans la main s’accompagnerait d’un creux à l’estomac et d’un intense mal du pays, la boulangerie Mawarimichi à Tōma propose pain au chocolat, stollen et jambon-beurre.
Ma dernière expédition fluviale s’étant embourbée peu après Blagovechtchensk, et ce coin du monde perdu pour l’instant, j’ai allègrement sauté par-dessus la mer du Japon pour descendre le principal fleuve d’Hokkaidō, l’Ishikari.
Étape n°1: Naissance de l’Ishikari – Sōunkyō, 26 km
Départ au point de confluence des deux ruisseaux donnant naissance à l’Ishikari, le Nutapukanbetsu et le Kuchanbetsu: 43°34’05.8’’N, 142°59’05.3’’E.
Un héliport, un lac artificiel et un barrage plus tard, nous arrivons dans les gorges de Sōunkyō. À voir: des formations rocheuses et des cascades.
Retour à la civilisation dans le village de Sōunkyō, qui dispose de sources thermales: arrêt obligatoire aux bains publics (Kurodake-No-Yu Public Onsen). En farfouillant au supermarché (le 7-Eleven) je rapporte quelques souvenirs (à retrouver dans leur photos sur Google Maps): du salami, des caramels d’Hokkaidō dans des boîtes kawai, du miel et une patte d’ours en bois pour faire des massages.
Savez-vous ce qu’est un bras-mort ? Rien à voir avec les kilomètres à la rame… mais c’est grâce à la rivière Ishikari (et Wikipédia) que je découvre ce mot et ses traductions pour fashionistas: Oxbow lake en anglais, billabong en australien.
Le printemps arrive, les feuilles poussent, les enfants aussi: joyeux anniversaire les zgrublos !
À l’intérieur aussi les feuilles poussent et s’amoncellent: d’un côté le tas de dessins et croquis, de l’autre celui des recettes du moment. Pour éviter que ces feuilles volantes ne se perdent, je revois à la baisse mes concepts d’illustration: du food pairing d’un autre genre. Ou comment Dominik se retrouve associé à une recette de mochi au citron.
pour 8 mochi daifuku au citron: 100 g de biscuits à la cuillère, 100 g de yoghourt citron, zeste et jus de 2 citrons verts, 80 g de farine de riz gluant, 70 g de sucre glace, 120 g d’eau, de la fécule
Réduire les biscuits en poudre (au mixer ou au rouleau), mélanger avec le yoghourt, le zeste et le jus. Former dix boules de taille égale (deux peuvent être mangées immédiatement), les déposer sur une assiette et les mettre au congélateur le temps de préparer la pâte à mochi. Pour le reste, se reporter à la recette habituelle des daifuku.
Mochiron ? Toute occasion d’apprendre un mot de japonais est bonne à prendre.
Enfin un jour de libre ! Pour fêter ça, je voulais acheter un bouquet de mimosa… Les parisiennes en avaient à la main le week-end passé mais ici cela viendra début mars, me dit la vendeuse. En attendant, rêves d’aquarelles devant ce nuancier: mimosa, glycine, baltique, palmier… vivement les retrouvailles ! Et parce que c’est malgré tout encore l’hiver, je célèbre ce soir avec puzzle, bougies, thé et un avant-goût de déjeuner chocolaté.
Que fête-on le 11 février à part Notre Dame de Lourdes ? Les 120 ans de la création de la 9ème symphonie de Bruckner (celle de Mahler viendra en juin, 9 ans plus tard). Les 101 ans de la découverte de l’insuline. Les 63 ans de la mort de Sylvia Plath et les 6 ans de celle de Jirō Taniguchi.
Que dessiner pour saluer 2023: du drôle ? du sérieux ? du futile ? du politique ? Exercice d’équilibriste: puisse le lapin (d’eau) traverser l’année sans chuter (contrairement à d’autres) !
L’oiseau, les étoiles et les couleurs sont un clin d’oeil à Polynésie, le ciel de Matisse: quand à savoir si la ressemblance de mes voeux avec ceux de Jacques Chirac en 2000 flatte mon coeur de quasi quadra… c’est non (même s’il avait le swag).
Une vidéo où l’on parle également de lapin: finalement, on a un point commun, Jacques et moi. Et même deux, avec le cidre.
Un homme sympathique, ce Sir Hope: c’est lui qui expliqua pourquoi les icebergs flottent et qui détermina la température à laquelle l’eau est à son maximum de densité (4 degrés: pour savoir où en trouver, voir ici). Il fut également le professeur de Charles Darwin et remporta en 1800 le tournoi de tir à l’arc de la Edinburgh Arrow.
Pour canaliser le flot de choux qui s’abat en hiver sur les abonnés au paniers de légumes, une recette imparable: le strudel de chou. Découverte dans un livre de Pavel Spiridonov, la recette a subi depuis février quelques variations: ajout de graines de tournesol grillées, par exemple.
La recette ci-dessous s’adapte au contenu du frigo: ingrédients et quantités à ajuster selon les disponibilités, le principe ne change pas: same procedure as every strudel.
pour un strudel: un paquet de pâte à strudel, 1/2 chou blanc (ou vert, ou rouge, ou même un chou entier), 20 marrons pelés, 2 pommes de terre cuites, 100 g de fromage à pâte dure (raclette, par exemple), une rasade de cognac, une gousse d’ail, un piment, 1/4 de cc de graines de cumin, huile d’olive, sel et poivre
Laisser la pâte à strudel au frigo, le temps de préparer la farce.
Émincer l’ail, le piment et le chou. Dans une grande poêle, faire revenir l’ail dans un peu d’huile, puis le chou et laisser cuire 10 minutes environ. Ajouter le piment, les marrons, le cumin et le cognac. Saler, poivrer et laisser mijoter à couvert 10 minutes de plus en remuant de temps à autre. Lorsque le chou est tendre, ôter du feu, rectifier l’assaisonnement, couper grossièrement les marrons avec la spatule, et laisser refroidir le temps de préparer la pâte.
Préchauffer le four à 180° (chaleur tournante). Sur un plan de travail propre (linge, tapis de cuisson…), déplier une des quatre feuilles de pâte et la badigeonner généreusement d’huile. Superposer la deuxième, huiler, la troisième, huiler et la dernière, huiler également.
Étaler la farce sur les 2/3 de la pâte, dans le sens de la longueur, en laissant trois centimètres sur les côtés. Déposer ensuite les pommes de terres et le fromage coupés en morceaux. Rouler le strudel (on commence par le côté avec la farce), déposer sur une plaque (avec un papier de cuisson), badigeonner d’huile et cuire 25 minutes environ.
Servir chaud, froid ou réchauffé.
Quelques variantes: remplacer les pommes de terre par une grosse tasse de sarrasin cuit (à mélanger avec le chou une fois sorti du feu), et le fromage par du gorgonzola. Ou à la place du chou (parce qu’à force des faire des strudels, il n’y en a plus qui trainent), rafler tous les légumes racines disponibles, et les émincer en quelques coups de blender.
Pour ceux qui mangeraient ce strudel seuls et parce que c’est de circonstance : Dinner for one.
Dans le fond du val S-Charl, là où cesse tout autre forêt, sur une pente face à l’est, déchiquetés par l’âge et les tempestes, quelques vénérables arolles se dressent. Nulle part ailleurs l’on ne trouve une telle cour, relique d’une forêt nommée Tamangur.
Première strophe du poème Tamangur de l’auteur romanche Peider Lansel, dans une traduction libre (où je me prends pour Ronsard) via l’allemand.
Pour retrouver le goût de cette forêt et égayer une soirée de fin novembre, rien de tel que des tablettes de chocolat aux pignons caramélisés. God da Tamangur, le nom vaut bien ça.
pour trois tablettes de chocolat: 300 g de chocolat noir, 40 g de pignons, 2 cs de sucre (bombées ou pas, en fonction des goûts et de la raison), 2-3 pincées de fleur de sel
Faire suer dans une poêle les pignons. Quand ils commencent juste à dorer, ajouter le sucre, laisser caraméliser en remuant pour enrober les pignons puis verser sur une feuille de cuisson. Une fois refroidi, hacher au couteau plus ou moins grossièrement (en fonction des goûts et de la paresse). Répartir au fond des moules à tablettes. Faire fondre le chocolat, verser dans les moules. Saupoudrer de fleur de sel (en fonction des goûts et rien d’autre). Laisser durcir et conserver au frigo.
Mieux vaut tard que jamais: je découvre ici (merci!) le principe du retour chariot.
Son pont bleu est plus petit que celui d’Amsterdam ou de St. Pétersbourg. Mais alors que les canaux de ces Venises du Nord n’invitent pas à la baignade, c’est justement pour cela que l’on vient à Rennes-les-Bains. Prévoir un petit goûter et se prélasser dans la baignoire des Bains Doux.