Haarlem et le cake des fonds de tiroirs

Novembre, la brume, les feuilles mortes, le temps parfait pour une promenade nostalgique et virtuelle dans les rues de Haarlem, tranche de cake aux épices à la main.


Pour un moule à cake de 20 x 10 cm: 120g de farine de blé ou d’épeautre, 60g de farine de sarrasin, 150 g de sucre brun, 70g d’amandes moulues, 50g de cacao non-sucré, 6 cc d’épices pour pain d’épices, 1 cc de bicarbonate de soude (ou de poudre à lever), 1 pincée de sel, 100g de confiture, 50g de miel, 35g d’huile d’olive, 1 cs de purée d’amande, 2dl d’eau, 50g de gingembre confit

Préchauffer le four à 180°. Mélanger les ingrédients secs, sauf le gingembre. Incorporer les ingrédients liquides et bien mélanger. Couper le gingembre en petits morceaux et ajouter à la pâte. Verser dans le moule huilé et fariné. Cuire 45mn environ (le cake doit encore être un peu humide à coeur). Laisser refroidir. Ce cake est encore meilleur le lendemain, alors patience…


Le tour nostalgique commence à Station Haarlem, unique gare néerlandaise de style Art Nouveau. Traverser le Kenaupark et suivre le Kinderhuissingel/Leidsevaart jusqu’au Stadsschouwburg (théâtre municipal). Se restaurer/s’abriter du vent/de la pluie chez Willy’s Vis. Passer le pont, se promener dans le quartier de Leidsebuurt en regardant discrètement par les fenêtres sans rideaux.

Retour dans le centre, nieuwe Kerksplein, Korte Houtstraat (joli), Proveniershof et thé (ou plus) à la Hofje zonder Zorgen.

Pour poursuivre dans la nostalgie, dépenser son argent chez Dille & Kamille, et se finir à la bière au Café de Vijfhoek.


Parfaitement dans l’ambiance, un peu d’urbex dans une chouette prison et une usine de chocolat (où l’on met un nom sur les questions métaphysiques posées par une boîte de Kellogg’s).


Willy’s Vis, Wilsonsplein 23

Hofje zonder Zorgen, Grote Houtstraat 142A

Dille & Kamille, Anegang 46

Café de Vijfhoek, Wolstraat 20

Tallinn

Tallinn, un sauna et bien plus encore.

Boire et manger: Gustav Cafe pour monsieur, Boheem pour ces dames, Peatus pour les amis du rail

Faire des provisions: pain et beurre chez Muhu Pagarid

Pique-niquer: dans les jardins fleuris derrière le Château de Kadriorg ou au bord de la Pirita

Acheter des souvenirs: savons, livre (dans un joli sac) et T-shirt dans les boutiques de Telliskivi


Kalma Saun, Vana-Kalamaja 9a

Gustav Cafe, Vabriku 6

Boheem, Kopli 18

Peatus, Telliskivi 62

Muhu Pagarid, Poordi tn 3, Telliskivi 60a ou Kopli 1

Lilleaed (jardin des fleurs), A. Weizenbergi 33

Telliskivi Loomelinnak (Creative City), Telliskivi 60a

 

 

Helsinki

Acheter un piknik au marché de Hakaniemi, le manger sur un des gros rochers semés dans la ville (j’aime bien celui sous lequel est creusée l’église Temppeliaukio), suer au sauna Arla puis se réhydrater au pub Sirdie (jukebox & backgammon).


Hakaniemi kauppahalli, Hämeentie 1a

Temppeliaukion kirkko, Lutherinkatu 3

Sauna Arla, Kaarlenkatu 15

Pub Sirdie, Kolmas linja 21

 

Vilnius en 5000 pas

Arrivée à un certain âge (et à un âge certain), l’attrait des nuits passées dehors pour économiser le prix d’une chambre s’estompe. Un appartement sous les toits avec vue, piano et cheminée a bien des avantages.

Dans le film Super Size Me, le réalisateur/cobaye/héros/martyr tente de s’en tenir à la moyenne américaine et de ne pas dépasser les 5000 pas par jour: environ 3500m, donc (pour un calcul personnalisé, c’est par). Je relève le defi à Vilnius !

Une journée, trois repas et autant d’aller-retours, pour flemmards ou grisonnants:

500m

Déjeuner au Sviezios Bandeles

500m

Un peu de piano (se remettre dans le bain avec une méthode lituanienne)

500m

Dinner (ou goûter, si le déjeuner était tardif) au Skonis ir kvapas

500m

Lire au coin du feu, Vilnius. Wilno. Vilna. Three Short Stories de Kristina Sabaliauskaite

550m

Souper à l’Alaus Biblioteka (et découvrir le travail de l’illustratrice Ugne Akstinaite)

550m

Ajoutons à cela les escaliers (la vue sur la vieille ville depuis nos fenêtres se mérite) et un petit saut (au sens propre) pour trouver une géocache en chemin, le compte est bon !


Sviezios Bandeles, Traku gatve 7

Skonis ir kvapas, Traku gatve 8

Alaus Biblioteka, Traku gatve 4

 

Brèves de Bregenz

Un après-midi à Bregenz, où Peter Zumthor investit le Kunsthaus, cette fois-ci de l’intérieur. Le deuxième étage est une immense bibliothèque et je choisis au hasard un livre parmi les 40’ooo présents. Les sens probablement déréglés par d’anciennes lectures, mon choix se porte sur un dos rayé: petit échantillon de littérature érotique autrichienne paru en 1908, à ne pas mettre entre toutes les mains et surtout pas celles du petit Hans, déjà bien assez troublé comme ça. Yeux innocents passez votre chemin, en voici un avant-goût (en allemand, et tant pis pour ceux qui snobaient Hans et Lieselotte):

Das beichtende Mädchen.

Ein Mädchen beichtet dem Pfarrer und erzählt, daß es einen Liebhaber habe. Der Pfarrer sagt ihr in gütigen Worten, sie solle ihn lassen und das Mädchen antwortet, daß ohnehin kein Tag vergehe, an dem sie ihn nicht lasse. Bei dieser Äußerung wird der Herr Pfarrer, dessen keusche Ohren nicht gewöhnt sind, solches zu hören, schamrot; er wehrt mit den Händen ab und spricht verwirrt: « O, nicht so, nicht so! Abbrechen! » -« Wie? » versetzt erstaunt das Mädchen, « abbrechen soll ich ihn? Ach, Hochwürden, der ist so steif, daß ich ihn nicht einmal biegen, viel weniger brechen kann! »

Un peu d’air frais pour me remettre de tant d’émotions: Maurachgasse (je n’ose céder au pêché une deuxième fois et longe cette échoppe les yeux baisés), la jolie montée du Stadtsteig pour déboucher dans la Ville haute. Redescendre par la Meissnerstiege et rejoindre la Kirchstrasse. Un poster de Michael Jordan au mur me fait pousser la porte du café BAHI.

« Les repas étaient simples et excellents, et la salle à manger et le bar tout en boiseries étaient bien chauffés et accueillants », écrivait Hemingway qui passait ses hivers non loin de là. C’est exactement ce que je ressens attablée avec un thé et un brownie

Je passerai ensuite devant ce monument sans le voir (57cm d’inattention), trop occupée à écouter les merles pour la première fois de l’année.

 

Wild Wide South West of Piter

Comme les tsars il y a cent ans, ressentant une irrépressible envie de nous mettre au vert, nous fuyons l’agitation de la ville: direction le sud-ouest et le quartier d’Ekaterinhof.

Comment transmettre en à peine quatre jours le goût de cette ville, ces impressions infusées (ou distillées ?! Règle d’or: jamais de vodka sans thé) lentement au cours d’une année ? C’est peut-être dans ce quartier sans prétentions touristiques que je m’en suis le mieux sortie. Voici les ingrédients d’une soupe pétersbourgeoise, où se mêlent des parfums du temps des tsars, des communistes et de ceux qui les ont remplacé…

Amasser d’abord un certain nombre d’images: un parc, une rivière, des étangs, des cygnes à qui jeter des miettes de boubliks, une scène délabrée, une rotonde romantique, un monument à la gloire de martyres oubliés. S’y promener ou à défaut d’y être, regarder ces jolies photos.

Aller ensuite manger des chachlyks fantastiques (festin plus riche que la rime) au Yekateringof (Екатерингоф); s’enthousiasmer pour un nouveau mot donc nouveau mors à découvrir (ou non: « désolé, on n’en a pas aujourd’hui. »).

Rejoindre au bout de la rue la place Stachek (площадь Стачек) et admirer l’Arc de triomphe de Narva (Нарвские Триумфальные Ворота): ahhh, l’époque délicieuse ou au lieu d’envoyer des tweets décervelés tout azimuts, on pastichait des monuments

Puis par un hasard de l’amour des noms et des chiffres, nous nous retrouvons dans le bus 66 pour l’île Kanonierski (Канонерский остров), qui sur la carte avait l’air charmante. A réserver aux amateurs de gros bâteaux, d’ouvrages urbains et d’atmosphères du bout du monde. Et pour pouvoir dire, comme des stars: « L’été passé, à la plage, à Saint Pétersbourg… ».


De jolies photos de l’île Kanonierski ici et .

 

 

 

L’arroseuse arrosée et le jet d’eau (de Genève)

L’arroseuse arrosée dessine un coup de soleil en temps réel et se retrouve rouge à son tour.

Le jet d’eau, on l’admire depuis les Bains des Pâquis.

Lire au soleil, suer dans les saunas et le hammam (une goutte au parfum de chocolat, réminiscence de notre passage à La Vouivre, et une goutte à la santé de Vladimir Ilitch), se rafraîchir dans le lac, observer les bébés canards

Savon noir et gant de kessa contre or noir et scrub de luxe, les bains des Pâquis c’est un joli pied de nez à l’alignée des hôtels du quai d’en face: c’est nous qu’on a la meilleure plage !

Des nourritures libanaises pour se remettre d’aplomb au Parfums de Beyrouth, avant de regagner les lieux du crime pour une fondue au Crémant.

Notre gueule de bois, on la soignera le lendemain au Jardin botanique à coup d’aloe vera et de Biafine.

 


Tea Room La Vouivre, rue des Pâquis 21

Bains des Pâquis, Jetée des Pâquis

Parfums de Beyrouth, rue de Berne 18

La Buvette des Bains, Jetée des Pâquis

Jardin botanique, Chemin de l’Impératrice 1, Chambésy