Pluie



En prévision de vacances imminentes, j’étrenne un nouveau carnet et célèbre la météo de février avec cet extrait du chapitre XI d’ A rebours de J.-K. Huysmans.

« Ce jour-là, le firmament avait changé d’aspect. Les flots d’encre s’étaient volatilisés et taris, les aspérités des nuages s’étaient fondues ; le ciel était uniformément plat, couvert d’une taie saumâtre. Peu à peu, cette taie parut descendre, une brume d’eau enveloppa la campagne : la pluie ne croula plus, par cataractes, ainsi que la veille, mais elle tomba, sans relâche, fine, pénétrante, aiguë, délayant les allées, gâchant les routes, joignant avec ses fils innombrables la terre au ciel ; la lumière se brouilla ; un jour livide éclaira le village maintenant transformé en un lac de boue pointillé par les aiguilles de l’eau qui piquaient de gouttes de vif argent le liquide fangeux des flaques ; dans la désolation de la nature, toutes les couleurs se fanèrent, laissant seuls les toits luire sur les tons éteints des murs. »


Profiter des vacances pour améliorer mes scans…

et faire un croquis par jour !

Petits parfums de Corée

Pour y être un peu, moi aussi…

Je relis Hiver à Sokcho, d’Elisa Shua Dusapin. Je me promène dans cette ville, et jette mon dévolu et mes stylos sur une photo du Daepo Fish Market.

Je touche la Corée du bout des lèvres… Une recette de Sujeonggwa à ma façon, pour trois bols environ.


40g de gingembre frais, 25g de cannelle en bâtons, 100g de sucre, optionnel: 2 cuillères à thé de kuzu

Porter à ébullition la cannelle dans 3dl d’eau, puis laisser mijoter à petit feu pendant 50 minutes. Peler et couper en tranches fines le gingembre, porter à ébullition avec 3dl d’eau (dans une deuxième casserole), puis laisser frémir à feu doux pendant 25 minutes.

Filtrer les deux préparations, les réunir et y ajouter le sucre, puis le kuzu, préalablement délayé dans un peu d’eau froide. Amener à ébullition et faire bouillonner pendant une minute en remuant. Laisser refroidir.

Servir bien frais dans un bol, avec quelques pignons.

 

L’usage du monde

En planchant pour une deuxième jaquette, je relis L’usage du monde de Nicolas Bouvier. L’occasion pour en partager ici quelques passages et pour esquisser un début de réponse à cette question: voyager, mais pourquoi ?!

Voyager pour déguster:

A midi : un oignon, un poivron, pain bis et fromage de chèvre, un verre de vin blanc et une tasse de café turc amer et onctueux. Le soir, les brochettes de mouton et le petit luxe du coup de pruneau sous les sorbiers élèvent un peu le prix du repas. En ajoutant les excellentes cigarettes locales et la poste, c’est la vie pour deux, à sept cents dinars par jour.

Voyager pour se laisser envahir:

(…) alors la ville m’attaque. C’est très soudain ; il suffit d’un ciel bas et d’un peu de pluie pour que les rues se transforment en bourbiers, le crépuscule en suie et que Prilep, tout à l’heure si belle, se défasse comme du mauvais papier. Tout ce qu’elle peut avoir d’informe, de nauséabond, de perfide apparaît avec une acuité de cauchemar : le flanc blessé des ânes, les yeux fiévreux et les vestons rapiécés, les mâchoires cariées et ces voix aigres et prudentes modelées par cinq siècles d’occupation et de complots. Jusqu’aux tripes mauves de la boucherie qui ont l’air d’appeler au secours comme si la viande pouvait mourir deux fois.

Voyager pour apprendre à se défendre:

Tout d’abord, c’est logique, je me défends par la haine. En esprit, je passe la rue à l’acide, au cautère. Puis j’essaie d’opposer l’ordre au désordre. Retranché dans ma chambre, je balaie le plancher, me lave à m’écorcher, expédie laconiquement le courrier en souffrance et reprends mon travail en m’efforçant d’en expulser la rhétorique, les replâtrages, les trucs : tout un modeste rituel dont on ne mesure probablement pas l’ancienneté, mais on fait avec ce qu’on a.

Voyager pour se réconcilier:

Lorsqu’on reprend le dessus c’est pour voir par la fenêtre, dans le soleil du soir, les maisons blanches qui fument encore de l’averse, l’échine des montagnes étendue dans un ciel lavé et l’armée des plants de tabac qui entoure la ville de fortes feuilles rassurantes. On se retrouve dans un monde solide, au coeur d’une grande icône argentée. La ville s’est reprise. On a dû rêver. pendant dix jours on va l’aimer ; jusqu’au prochain accès. C’est ainsi qu’elle vous vaccine.

Voyager pour sourire:

Un autre matin que j’étais accroupi dans le jardin municipal en train de photographier la mosquée, un oeil fermé, l’autre sur le viseur, quelque chose de chaud, de rugueux, sentant l’étable, se pousse contre ma tête. J’ai pensé à un âne – il y en a beaucoup ici, et familiers, qui vous fourrent le museau sous l’aisselle – et j’ai tranquillement pris ma photo. Mais c’était un vieux paysan venu sur la pointe des pieds coller sa joue contre la mienne pour faire rire quelques copains de soixante-dix-quatre-vingts ans. Il est reparti, plié en deux par sa farce ; il en avait pour la journée.

Voyager pour être heureux:

A l’est d’Erzerum, la piste est très solitaire. De grandes distances séparent les villages. Pour une raison ou une autre, il peut arriver qu’on arrête la voiture et passe la fin de la nuit dehors. Au chaud dans une grosse veste de feutre, un bonnet de fourrure tiré sur les oreilles, on écoute l’eau bondir sur le primus à l’abri d’une roue. Adossé contre une colline, on regarde les étoiles, les mouvements vagues de la terre qui s’en va vers le Caucase, les yeux phosphorescents des renards. Le temps passe en thés brûlants, en propos rares, en cigarettes, puis l’aube se lève, s’étend, les cailles et les perdrix s’en mêlent… et on s’empresse de couler cet instant souverain comme un corps mort au fond de sa mémoire, où on ira le rechercher un jour. On s’étire, on fait quelques pas, pesant moins d’un kilo, et le mot « bonheur » paraît bien maigre et particulier pour décrire ce qui vous arrive.


Pour l’illustrer, j’ai voulu retracer ce voyage à la façon de Thierry Vernet et par l’intermédiaire des objectifs subjectifs d’Instagram. Dans l’ordre d’apparition: #belgrade, #backa palanka, #prilep, #alexandropolis, #ankara, #sungurlu, #merzifon, #ordu, #giresun, #gumushane, #bayburt, #erzurum, #maku, #tabriz, #mahabad, #myane, #kazvin, #teheran, #ispahan, #chiraz, #takhtedjamchid, #yezd, #anar, #nosratabad, #zahidan, #quetta, #kandahar, #kabul et #khyberpass.

De la jaquette: Belle mère

Dans la catégorie des projets à très long terme, j’aimerais couvrir les favoris de ma bibliothèque de jaquettes personnalisées. Premier à y passer, Belle mère de Claude Pujade-Renaud.

Elle a écrit, Armand Bouvier l’a invitée à venir le voir: au 4, boulevard Verd-de-Saint-Julien, la gare c’était Meudon Val-Fleury, il fallait prendre le train aux Invalides. Un trajet un peu compliqué depuis Levallois. Eudoxie a toujours aimé écouter ce que racontent les mots. Ce départ des Invalides n’était pas de très bon augure mais Val-Fleury et Verd-de-Saint-Julien résonnaient plaisamment de promesses florales et verdoyantes, bien qu’elle ait repéré que ce Verd ne prenait pas de t.

Sur Google Earth, je reconstruis le parcours d’Eudoxie. Le boulevard Verd-de-Saint-Julien est plutôt décevant, alors je prends les petites rues adjacentes, sentier des Jardies, rue des Bigots… par hasard je tombe sur l’église russe.

Tout en repérant les boutiques d’alimentation, Eudoxie apprivoise les alentours, découvre une église russe aussi bien qu’un Potager du Roi. Partout des jardins, presque toujours la cabane à poules et à lapins dans un angle, des sentiers ombreux recouverts de verdure, ils se faufilent entre des pavillons qui se donnent parfois des airs endimanchés à l’aide d’un perron à pilastres ou d’une véranda aux vitres colorées.

En vrai, ce Potager est celui du Dauphin, et la pensée qu’Eudoxie habitait si près de 100 000 livres en langue slave me fait sourire.

A Meudon, avait-il expliqué, existait une importante colonie russe. La fille de Raspoutine avait logé chez eux, au second, durant quelques mois. (…) Par la suite elle avait loué une petite maison dans le sentier des Longs-Réages avec deux amies, russes également, et avait invité Lucien à plusieurs reprises. On prenait le thé, on chantait – l’une des jeunes filles se mettait au piano-, on récitait des vers. Lucien ne pouvait saisir le sens mais les sonorités lui semblaient très belles. Eudoxie ne parvenait pas à imaginer ce demi-sauvage associé à un samovar, un piano et de la poésie déclamée, toutes choses selon elle censées appartenir au seul univers des livres. Le thé ne se boit que dans les romans. Dans la vie on prend du café, ou une tisane si l’on est souffrant.

Si les pas d’Eudoxie l’avaient portée à la capitale rue Lacépède, près du Jardin des Plantes, je crois qu’il en aurait été autrement… (je sirote à l’instant même Chant d’Hirondelle de La Route du Thé. Il est tard et je devrais aller dormir…).

A Montfort-l-Amaury, elle s’aperçoit qu’elle a oublié le pain. Lucien la suit dans la boutique et lorgne sur les pâtisseries.

– Je voudrais une polonaise et une religieuse.

– Mais j’ai confectionné un cake, vous le savez bien, nous l’avons emporté !

Sourire furtif de la boulangère. Eudoxie cède, elle ne va quant même pas déclencher une scène de ménage en public, Lucien repart avec son supplément de sucreries. Dans la voiture, elle le traite avec aigreur de gosse capricieux. Il se défend, les noms des gâteaux lui plaisaient presque davantage que leur aspect, elle hausse les épaules, tiens lui aussi écoute les mots.

Amour des mots et gourmandise, les personnages de ce roman me sont décidément bien sympathiques. L’occasion de découvrir une pâtisserie désuète, la Polonaise, et la liste des people liés de près ou de loin à Monfort-l’Amaury.

Je cherchais ensuite à quoi pouvait ressembler Eudoxie dans sa jeunesse et je suis tombée sur la « photographie d’une jeune femme des années 30 d’un studio Paul Cadé à Levallois », en vente pour quelques euros sur eBay.

Le temps d’un envoi et c’est elle qui m’a servi de sujet pour la jaquette, ainsi qu’une vue aérienne de Paris découpée dans un livre de photos du monde qui trainait dans un tiroir. On y voit même les Invalides.


Extraits de Belle mère, Claude Pujade-Renaud, Editions J’ai lu

Тоска – ou le mal du pays

 

Lausanne, parc du Denantou 

Tout vient à point à qui sait attendre. Pour des raisons tout à fait personnelles, je peux en cette fin janvier songer à la Russie sans amertume: finalement.

Moment parfait pour évoquer ce livre, « If You Have A Secret », de Irina Popova.

Acheté pour pas grand chose au détour d’un salon d’art contemporain, j’avais vu comme un présage de me retrouver avec l’exemplaire 7/100 entre les mains (une vieille histoire de maillot de basket). C’est un livre de photographies, que viennent enrichir des « secrets », souvenirs de jeunesse confessés par l’auteure. J’ai retrouvé cette troublante oscillation entre beauté et laideur qui fait le charme de ce pays.

Une belle vidéo de présentation, pour tous ceux que le prix rebutera…

J’aime tout particulièrement ce texte qui clôt le livre:

Afterword

Only after you leave
do your miss your land
as if someone died,
who you didn't love
or understand enough.
In that moment you become a bird,
whose legs were curt off
and it can't land,
and has to fly eternally without a pause
until it falls dead
and until it starts to believe that
Native land exists only in its imagination.
When childhood is done
I chose to live in a different place,
but there was never day I did not think of it
horrified by the things happening there.
To return to Russia is
even sadder than living there.
It's strange to see places
where something happened, 
to see that streets
where you lived and loved
are still on the map.
It's strange to see this country
hasn't cured his wounds,
that it's still failing with even greater acceleration,
that curved routes are more pronounced.
I believe that a country consists
not of imaginary ideologies
not of rules, programs or laws,
not even of its wars and disasters,
but of the sum of the separate,
disparate human beings,
their destinies and ways.
And until everyone's personal curved route
won't become straight,
this country won't cure itself.
Yet still, there is hidden magic in it, a deep beauty
which some sentimental people call "Soul".
I felt it when I saw a woman
in Paris reading Dostoevsky on the metro.

 

Transsibérien

 

Москва

Владимир

Нижний Новгород

« Dès le dernière tasse de thé nous commencions à jeter des coups d’oeil sur le visage de l’horloge. Nous le sentions déjà venir, ce train, qui serpentait quelque part au fond de la taïga endormie. Nous sortions bien à l’avance. Et dans le silence du soir nous l’entendions approcher. »

Котельнич

Киров

Глазов

Балезино

Пермь

Un extrait du livre d’Andreï Makine, Au temps du fleuve Amour, car c’est lui qui m’a poussé dans ce wagon. Ce livre, puis un atlas, puis d’autres livres puis l’envie d’apprendre cette langue pour découvrir ce pays.

Екатеринбург

Тюмень

Ишим

Омск

Барабинск

« Il n’y eu plus d’arrêts jusqu’au bout. Nous cessâmes de nous inquiéter en comprenant que d’une escapade anodine notre voyage s’était depuis un bon moment transformé en une véritable aventure. Il fallait la vivre comme telle. Peut-être ce train fou ne s’arrêterait-il jamais ?… »

Новосибирск

Мариинск

Ачинск

Красноярск

Канск

« …La boussole d’Outkine indiquait à présent le sud. le ciel s’embrumait peu à peu, les contours des collines devenaient flous. Et le goût du vent qui s’engouffrait dans la fenêtre baissée échappait à toute définition: tiède ? humide ? libre ? fou ?… »

Нижнеудинск

Зима

Иркутск

Слюдянка

Гусиное Озеро

« …Son parfum singulier se renforçait, s’épaississait. Et, comme si la locomotive finissait par se lasser de lutter contre ce flux de plus en plus dense, comme si les wagons neufs s’enlisaient dans cette coulée odorante, le train ralentit, longea quelque banlieue insignifiante, puis un long quai, et enfin s’arrêta. »

Наушки

 

 

Dans le livre de Makine, Outkine, Samuraï et le narrateur arrivent jusqu’à l’océan Pacifique. Pour moi, ce sera un prochain voyage…


Pour les personnes ayant du temps à perdre (ou à procrastiner), un petit jeu: laquelle de ces villes-gares du Transsibérien, a-t-elle comme armoiries une injonction subliminale à courir au McDo s’acheter un cornet de frites ?

Aller voir chez les Tchouktches

anadyr2

Anadyr (Анадыр): pourquoi parcourir ces rues depuis Google Earth ? Parce que le nom sonne bien ?!

Il n’y a plus ou moins rien à voir, une ville de Lego de couleurs plantés dans du gris et du blanc. Je voulais m’imaginer rentrer dans un café et étudier la carte, mais je n’ai pas réussi à trouver un seul menu. Il y a bien un Multiplex, ils y passent en ce moment le dernier Pixar…

Une ville comme un plateau de Sim City !


Pour une envie d’Extrême-Orient russe, on peut aussi se plonger dans ce livre de Youri Rytkhéou, « Unna ».

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« La carrière d’Unna, petite fille de la toundra tchouktche, est tout bonnement exemplaire. Précocement russifiée, sédentarisée et convertie aux valeurs soviétiques, elle s’arrache sans regret à son milieu d’origine, affirme ses qualités de militante, poursuit une impétueuse ascension politique. Mais quelques faiblesses se manifestent lorsque, jeune femme, elle croise le chemin d’un violoncelliste juif dont elle s’éprend. Alors le vent tourne pour Unna, ou plutôt contre elle, et sévèrement… »

 

How we survived communism and even laughed

J’avais besoin de prendre l’air, de passer deux jours seule, alors j’ai pris le train de nuit pour Zagreb.

J’ai arpenté les rues, les escaliers et les parcs. Je me suis abritée de la neige dans des cafés. J’ai acheté de l’huile de lavande au marché Dolac. J’ai ri jaune au Museum of Broken Relationships, j’ai été séduite par le Croatian Museum of Naïve art. Je suis rentrée dans l’échoppe d’un bouquiniste, je crois bien que c’était dans la rue Skalinska,

je, je, je, je, je,

et voilà que je tombe sur un livre de Slavenka Drakulić, parlant de cette époque où le nous remplaçait le je:

« How we survived communism and even laughed »

S. Drakulic

Dans ce livre paru en 1991, l’auteure part à la rencontre des femmes vivant dans différentes républiques de l’Union soviétique. Sur la base de ces entretiens et de ses propres souvenirs, elle dépeint la face cachée du communisme, loin des assemblées politiques et des discours des hommes: la (sur)vie des femmes à qui incombe au bout du compte de se procurer papier toilette et repas du soir. Tout en restant féminines et apprêtées.

(…) I was to give a paper on the same subject: Women in Eastern Europe. But before I started my speech, I took out one sanitary napkin and one Tampax and, holding them high in the air, I showed them to the audience. « I have just come from Bulgaria, » I said, « and believe me, women there don’t have either napkins or Tampaxes – they never had them, in fact. Nor do women in Poland, or Czechoslovakia, much less in the Soviet Union or Romania. This I hold as one of the proofs of why communism failed, because in the seventy years of its existence it couldn’t fulfil the basic needs of half the population. »

Slavenka Drakulić (1949), How we survived communism and even laughed

Petite parenthèse un poil abrupte pour promouvoir une bonne alternative à ce « problème » (rien à voir avec le communisme, même si on reste dans la couleur).

Pour revenir à ce livre, je l’ai dévoré dans le train de nuit qui me ramenait chez moi. Il m’a réconcilié avec beaucoup de choses, même si je ne saurais dire précisément avec quoi. Il n’est malheureusement pas traduit en français, mais il est écrit dans un anglais fluide et très abordable.

 

 

 

Le Maître et Marguerite

« В час жаркого весеннего заката на Патриарших прудах появилось двое граждан. »

Михаил Афанасьевич Булгаков (1891-1940), Мастер и Маргарита

 

« C’était à Moscou au déclin d’une journée printanière particulièrement chaude. Deux citoyens firent leur apparition sur la promenade de l’étang du Patriarche. »

Mikhaïl Boulgakov (1891-1940), Le Maître et Marguerite

 

étang du patriarche couleur

 

ouvrir Google Earth

chercher Moscou (Москва)

repérer l’ensemble de grands boulevards formants un anneau autour du centre-ville

chercher l’étang du patriarche (Патриаршие пруды), plan d’eau rectangulaire bordé d’arbres situé entre dix et onze heure sur le bord intérieur de cet anneau (en language scout et non de science-fiction)

flâner parmi les photos au bord de l’étang et peut-être retrouver celle qui m’a servi de modèle

passer sur street view et, en partant du nord, faire le tour de l’étang dans le sens des aiguilles d’une montre: chercher le café Strudel, un homme torse nu devant une camionnette blanche, faire reculer une voiture rouge (magie d’internet) et c’est au croisement de Ermolaevskiy pereulok (Ермолаевский переулок) et Malaya Bronnaya Ulitsa (Малая Бронная улица), là-même où Mikhaïl Alexandrovitch Berlioz perd la tête à la fin du chapitre trois, que notre petit tour s’achève